Dire que Super Mario est à Nintendo ce que Mickey est à Disney n’est plus un euphémisme. Depuis plus de 40 ans, on peut croiser le plombier moustachu sur des vêtements, des figurines en plastique, des porte-clés, des ensembles LEGO et même des paquets de céréales. Mario est partout. Partout, sauf au cinéma – si l’on fait abstraction de la tentative ratée de 1993. 30 ans plus tard, c’est au studio Illumination – célèbre notamment pour les films Les Minions et Moi, moche et méchant – que revient la lourde tâche de faire passer l’icône des jeux vidéo sur grand écran.
Première difficulté lorsqu’il s’agit de donner vie au plombier : cerner sa personnalité. C’est bien simple, jusqu’à présent, Mario n’en a tout simplement pas ! Mario est neutre. Mario est lisse. Mario ne parle pas. Normal : les joueurs doivent pouvoir s’identifier à lui lorsqu’ils l’incarnent. Le parti pris ici ? Faire de Mario… un plombier banal, un peu raté, qui tente tant bien que mal de lancer son business avec son frère, pour qui il éprouve un amour inconditionnel. C’est osé, mais ça marche ! On se prend vite d’affection pour ces deux gaillards en mal de reconnaissance, qui n’ont jamais entendu parler de Bowser, de Koopas, de Toads, ni même de princesse. C’est bien simple : Mario déteste même les champignons !
Une princesse en danger ? Pas cette fois !
C’est un événement inattendu qui va envoyer nos deux compères dans cet étrange Royaume Champignon qu’il nous tardait tant de (re)découvrir, il faut bien l’avouer. Le film prend alors une autre dimension. Mario découvre que le pays dans lequel il a atterri est menacé par le terrible roi des Koopas et que c’est ce même individu qui a kidnappé son frère. Ici encore, le film joue avec la personnalité de nos personnages préférés et n’hésite pas à se moquer gentiment d’eux. Bowser se transforme ainsi en mélomane un brin fleur bleue et Peach incarne tout l’inverse de son alter ego vidéoludique. Exit la potiche en danger, c’est une femme forte et indépendante qui prend les choses en main. On est en 2023, quand même !

Une personnalité bien marquée
Sans surprise, le film reprend le style cartoon et rondouillard des personnages bien connus des jeux vidéo, mais avec une patte graphique encore plus prononcée et surtout assumée. Les choix posés renforcent encore les différents caractères choisis pour chaque personnage et leur insufflent encore plus de personnalité.

Quant à l’univers bigarré du Royaume Champignon, il est lui aussi fidèlement reproduit et on regrette presque de ne pas en voir un peu plus… même si l’on y découvre des endroits originaux.
Fan service puissance 1000
Impossible de compter le nombre de clins d’œil à la licence éparpillés tout au long du film : de la camionnette Wrecking Crew aux pyramides Ifézèc de Super Mario Odyssey jusqu’au jingle de la GameCube en guise de sonnerie du téléphone de Luigi, les fans seront aux anges ! Et il leur faudra bien plus d’un visionnage pour toutes les lister. Quant au public moins averti, il n’en sera pas lésé pour autant.

Un casting aux petits oignons
Du côté de la bande son, là aussi, c’est un régal pour les oreilles des fans, sans pour autant que cela en devienne dérangeant. Les thèmes classiques ont évidemment été réarrangés et se mêlent à des chansons bien plus modernes.

Enfin, le doublage de la version originale est assuré par un casting de choix. Mention spéciale à Jack Black, qui campe un Bowser particulièrement convaincant, et à Anya Taylor-Joy, qui a su insuffler l’énergie nécessaire à Peach dans sa version 2023 ! Et Chris Pratt dans le rôle principal ? Passé quelques minutes, on s’y fait très facilement. Ne pleurez pas Charles Martinet : ce dernier fait une apparition au travers d’un personnage pour le moins inattendu que je vous laisse découvrir…
Pour la première apparition de Mario au cinéma – si, si, j’insiste -, c’est un sans-faute que nous sert le studio Illumination. Une histoire qui démarre de façon inattendue avant de rejoindre l’univers familier aimé de toutes et tous, un style graphique qui sied parfaitement au plombier moustachu, et une avalanche de références que les fans prendront plaisir à repérer. Sorti de la salle, on n’a qu’une seule envie : prier les producteurs pour nous offrir une suite !
Merci à Nintendo et Sony Pictures pour l’invitation.