Pourquoi se remettre aux jeux de société est-il si compliqué ?

Si vous êtes passionné de jeux de société, vous avez forcément connu cela. Fin de repas, vous proposez de lancer un jeu de société, et là, soit vous avez en face de vous d’autres passionnés ou des personnes curieuses, et c’est parti pour une soirée de folie (si, si), soit c’est le flop complet. Pourquoi cette réaction ? J’ai analysé pour vous un spécimen malheureusement pas en voie d’extinction.

Mauvais souvenirs ou expériences

Demandez à plusieurs « non joueurs » pourquoi ils ne jouent plus et vous obtiendrez à coup sûr la même réponse : ceux-ci ont tout simplement été traumatisés – n’ayons pas peur des mots – par les classiques de notre enfance. Bon d’accord, c’est peut-être un peu exagéré mais l’idée est là. Qui n’a pas pesté sur le Monopoly après avoir été ruiné, et donc contraint de regarder les autres continuer à jouer pendant des heures ? Qui n’a pas voulu envoyer valser Destins après avoir tourné la roue et tout perdu suite à un coup de malchance ? Qui ne s’est pas ennuyé une soirée entière devant Trivial Pursuit et ses questions ennuyeuses ?

Ces mauvais souvenirs peuvent aussi être liés aux mécaniques parfois désuètes utilisées par les jeux en question. Jeter un dé, piocher une carte ou avancer un pion n’a rien de très excitant, et il s’agit souvent là d’un des seuls souvenirs qu’ont gardé ces personnes.

Il faut se rendre à l’évidence : l’image qu’a laissée les jeux aux adultes d’aujourd’hui est plutôt négative et surtout celle d’un loisir chronophage, punitif, et laissant une grande place au hasard.

Sélection limitée dans la grande distribution

Je vous en parlais récemment, les grandes surfaces sont le dernier endroit où se rendre pour acheter un jeu de société. Mais quelle personne non initiée ira d’elle-même pousser la porte d’une boutique spécialisée ? Résultat : les éternels Monopoly, Labyrinthe et autres Cluedo restent toujours les seules options possibles aux yeux des novices. Comment pourraient-ils imaginer qu’il se cache en réalité des centaines de propositions bien plus modernes et originales à tester, à seulement quelques pas de chez eux ?

Un véritable cercle vicieux se met alors en place puisque les grandes enseignes ne prendront pas le risque de proposer des jeux inconnus du grand public alors que les vieux classiques fonctionnent toujours aussi bien…

« Les jeux, c’est pour les enfants ! »

C’est triste, mais c’est ainsi : en Europe, le jeu de société est encore considéré comme un loisir majoritairement destiné aux enfants. La faute justement à ces classiques intemporels auxquels on a joué durant toute notre enfance, et au manque de visibilité des nouvelles productions bien plus intéressantes et complexes destinées, elles, aux adultes.

Dommage, car il suffit de saisir l’opportunité d’être parent pour se (re)plonger dans le monde du jeu et dénicher de nouveaux titres. De nombreux jeux peuvent être joués par une tranche d’âge très large.

Une solution ?

La solution aux problèmes évoqués ci-dessus est en réalité toute simple : pour ramener des joueurs au jeu de société moderne, ce sont les passionnés qui doivent les initier au jeu moderne en leur présentant des jeux aux mécaniques et aux thèmes adaptés. Car il existe bel et bien des jeux adaptés à toutes les configuration : parties rapides ou longues, pour deux joueurs ou bien plus, dans lesquels personne n’est exclu parce qu’il est le premier à perdre.

Nous verrons d’ailleurs dans un prochain article quels sont les jeux conseillés pour démarrer. À suivre…