Après Five Tribes et Yamataï et entre deux extensions des Aventuriers du Rail, c’est à nouveau une production originale que nous proposait Days of Wonder cette fin d’année avec The River. Quelques parties plus tard, je suis enfin en mesure de vous livrer mon verdict sur ce jeu de placement d’ouvriers qui se veut accessible sans pour autant proposer de règles trop simplistes. Alors The River : calme plat ou mer déchaînée ?
Au détour de la rivière
Dans The River, vous incarnez des pionniers en quête de nouvelles terres à coloniser. Mais pour remporter la victoire, il faudra bâtir la plus belle colonie. À vous de sélectionner, stocker et utiliser les ressources à bon escient pour ne pas laisser vos adversaires en profiter ou vous mettre des bâtons dans les roues.

Et concrètement ?
Le jeu, prévu pour deux à quatre joueurs, se présente sous la forme d’un grand plateau rectangulaire, commun à tous les joueurs : la fameuse rivière. Chaque joueur possède en plus un plateau individuel représentant le cours d’eau qu’il va devoir remonter pour étendre sa colonie.
À votre tour, vous allez devoir placer l’un de vos quatre pionniers sur l’une des îles centrales de la rivière. Chaque île permet de réaliser une action : récupérer une ressource, réserver ou construire un bâtiment, prendre une tuile terrain, etc.
Seulement voilà, les emplacements sur chaque île sont limités, et vos adversaires pourraient bien bloquer votre stratégie en colonisant une île plus vite que vous.
Les différentes actions, quant à elles, sont variées. Les principales – prendre une tuile terrain et produire des ressources – impactent grandement votre plateau de jeu. En effet, en début de partie, ce dernier est plutôt vide, et ne vous permet de produire et stocker qu’un nombre limité de ressources. C’est en vous emparant de tuiles terrains intéressantes et en les plaçant au bon endroit en remontant le fleuve que vous pourrez étendre vos capacités. Les tuiles que vous récupérez remplacent en effet les emplacement que vous possédez initialement : à vous de les placer au bon moment et à bon escient.

Le but étant de construire des bâtiments nécessitant des ressources précises, il faudra garder en tête les ressources sur lesquelles vous souhaitez miser et surtout posséder suffisamment d’entrepôts pour pouvoir les stocker. Optimisation sera le maître-mot, croyez-moi.
Mais pour gagner la partie, il ne suffit pas de construire le plus de bâtiments, même si ceux-ci rapportent la majorité des points. La façon dont vous aurez disposé vos tuiles aura en effet toute son importance lors du décompte final. De cruels dilemmes vous attendent : faut-il prendre cette tuile puissante ou privilégier une disposition particulière de son plateau de jeu pour récupérer des points bonus ?
Et le matériel ?
Sans surprise, Days of Wonder soigne toujours autant l’édition de ses jeux, et nous propose ici des plateaux et des pions de qualité. Même si on aurait aimé un peu plus de personnalité à ce thème un peu froid, il faut dire que l’ensemble est tout de même coloré et agréable.

On plonge dans The River ?
Même si le jeu dégage une première impression un peu froide par la quantité (apparente seulement) de règles et le fait que la première partie se joue un peu à l’aveugle, force est de constater que Days of Wonder réussit son pari en proposant un jeu de placement accessible. Parfait pour découvrir le genre « placement d’ouvriers », le jeu n’oublie pas pour autant les habitués qui y trouveront également leur compte s’ils recherchent des parties plus rapides qu’à l’accoutumée – comptez moins d’une heure – ou qui aimeraient partager des parties avec des joueurs moins aguerris. Un jeu à conseiller aux joueurs qui ont déjà une certaine expérience des jeux de société, dix ans me semblant être un bon conseil.
Où l’acheter ?
Comme toujours, privilégiez les boutiques spécialisées pour vous procurer ce titre, comme Philibert ou Amazon par exemple. Il y est proposé pour un peu moins de 40 euros.
Produit fourni par Days of Wonder pour les besoins de cet article.