Les aficionados du jeu de société le savent, les productions Days of Wonder sont souvent des valeurs sures. Les aventuriers du rail, Small World, Five Tribes, … on comprend pourquoi leurs sorties sont si attendues. Cette année, c’est Yamataï qui a la lourde tâche de poursuivre cette longue lignée de succès. Et vu le nom de l’auteur inscrit sur la boite – un certain Bruno Cathala qui s’associe à Marc Paquien pour son premier jeu -, on part confiant.
Quel thème cette fois ?
C’est dans l’Asie ancestrale que nous emmène la grosse boite du jeu. La légendaire reine Himiko en personne vous a en effet confié une mission : faire de Yamataï la plus belle cité du royaume. En tant que bâtisseur, vous allez vous mesurer à vos concurrents et essayer de gérer au mieux vos ressources, recruter les bons spécialistes, et surtout élaborer une stratégie qui vous assurera les faveurs de la reine.
Comment se déroule un tour de jeu ?
À votre tour, vous allez devoir effectuer une série d’actions dans un ordre prédéfini, certaines étant obligatoires et d’autres non. Pour vous aider, une aide de jeu bien pratique vous est fournie en début de partie.

La première action, décisive pour la suite de votre tour, est de choisir une tuile flotte parmi les cinq visibles sur le plateau. Celle-ci mentionne le nombre de bateaux que vous allez recevoir immédiatement, leur type de cargaison (or, argile, bois, etc.), mais aussi un pouvoir spécial que vous allez pouvoir activer.
Par exemple, la tuile ci-contre vous offre un bateau vert et un rouge, et vous permet d’interchanger la place qu’occupent deux bateaux déjà posés sur le plateau.
Avant de placer les bateaux récupérés sur l’archipel, vous pouvez dans un second temps choisir de revendre l’un d’entre eux ou au contraire, d’en acheter un en particulier, sachant que les bateaux transportant de l’or ne peuvent pas faire l’objet de commerce.
C’est maintenant le moment de placer les navires que vous avez devant vous. Pour cela, il vous faut respecter certaines règles qui sont au cœur des mécanismes de Yamataï. Le premier bateau que vous placez doit être positionné soit sur l’une des cases de départ, soit à la suite d’un autre bateau de la même couleur, déjà placé sur le plateau. Les navires suivants peuvent être placés à la suite, dans l’ordre de votre choix.
Mais pourquoi et comment placer des bateaux, me direz-vous ? Vous pouvez d’une part défricher les îles adjacentes aux navires placés, et ainsi vous emparer des jetons culture qu’elles renfermaient. Ces jetons vous serviront à recruter des spécialistes à la fin de votre tour. Mais vous pouvez aussi et avant tout construire des bâtiments sur des îles vierges, ceux-ci vous rapportant de précieux points de prestige en fin de partie. Les bâtiments disponibles à la construction sont visibles en permanence sur le côté du plateau de jeu, et nécessite un certain nombre de bateaux de couleurs précises pour être érigés.

Selon la façon dont ils sont construits, les monuments donnent droit à des bonus que je n’évoquerai pas ici, de peur de vous faire fuir !
Enfin, grâce aux jetons culture récoltés, vous avez également la possibilité de recruter des spécialistes vous octroyant toute une série d’avantages aussi nombreux que variés.
Pourquoi le jeu fait mouche
Là où Yamataï fait très fort, c’est que tous les bateaux posés sur l’archipel appartiennent à tous les joueurs. Il faudra donc trouver le bon compromis et le bon timing entre la pose de vos bateaux et la construction, sous peine de voir votre objectif dérobé par un adversaire.
Si la première partie se joue un peu dans le flou, on apprend vite à anticiper les actions de ses adversaires à poser les bateaux avec précaution, sans éveiller les soupçons, et à recruter les bons spécialistes en fonction de sa stratégie. Une stratégie qui sera en perpétuelle évolution selon les coups de vos adversaires.
Le jeu est ainsi bourré de dilemmes qui vont faire cogiter les joueurs. Une action précipitée, et c’est tout votre plan qui peut s’écrouler. Un brin d’opportunisme est également nécessaire, forcément, et un coup malheureux d’un autre joueur peut faire vos affaires à tout moment. À vous d’observer et d’être attentif à toutes les opportunités qui se présenteront rapidement sur le plateau, constamment en mouvement.
L’équilibre du jeu est en outre étonnamment bien pensé, et les joueurs choisissant les tuiles flotte les plus avantageuses au début de leur tour seront contraints de jouer plus tard au tour suivant, et auront donc moins d’options disponible au moment de jouer.
Enfin, notons que le jeu se joue parfaitement aussi à deux joueurs, chaque participant jouant alors deux fois au lieu d’une dans les variantes à trois et quatre joueurs.
Du côté du matériel…
Yamataï propose une grosse boite comme on l’aime, remplie à craquer de matériel d’excellente qualité. Le sublime plateau de jeu participe à l’immersion dans le thème, tandis que les bateaux colorés en bois et les imposants bâtiments développeront la cité légendaire au fur et à mesure de la partie.

Les cartes spécialistes sont quant à elles illustrées par le talentueux Jérémie Fleury et sont un véritable régal pour les yeux.
En bref…
Yamataï est un jeu à la fois accessible et doté de mécaniques très fluides. Il suffit d’ailleurs d’une partie pour définir votre propre stratégie, à affiner selon les choix des autres joueurs, qu’il faudra constamment surveiller sous peine de manquer un coup de maitre ! Le jeu est en outre doté d’un matériel et d’illustrations superbes, renforçant l’immersion dans l’univers du légendaire royaume.
Quant au niveau de jeu, il est très comparable à Five Tribes, qui avait déjà initié certaines de ses mécaniques. Vous pouvez donc foncer les yeux fermés si vous avez aimé le jeu. Sinon, je conseillerais le jeu à partir de treize ans, ou plus tôt si votre enfant est habitué des jeux de société.
Où l’acheter ?
La boite de jeu est disponible en boutiques spécialisées, ou en ligne, pour environ 55 euros.
Produit fourni par Days of Wonder pour les besoins de cet article.