Je dois bien l’avouer : je ne suis pas très familier avec les jeux de société dits « roll & write » ; ce genre qui, comme son nom l’indique, vous demande de jeter des dés, réaliser une action et en rapporter le résultat sur papier. Alors quand Days of Wonder a annoncé Corinth, je n’ai pas hésité longtemps, et ai décidé de tenter l’expérience.

De quoi ça parle ?

Dans Corinth, un jeu pour deux à quatre joueurs, vous incarnez un marchand qui a traversé les mers afin de revendre ses marchandises, dans l’espoir d’être le plus reconnu des commerçants et de faire fortune. Choisissez avec soin quelle marchandise vendre en priorité, envoyez l’intendant sur le marché ou construisez des bâtiments pour vous démarquer de vos adversaires.

Comment on joue ?

Au début de chaque manche, le premier joueur lance les neuf dés – et éventuellement entre un et trois dés supplémentaires s’il en paie le coût. Les dés sont alors répartis sur les six différents emplacements du plateau central – représentant les quartiers du port – selon leur valeur. On commence par les dés au score le plus élevé que l’on place dans le haut du plateau, puis par la plus petite valeur que l’on place en bas, et on continue en remontant par ordre croissant. Vous l’aurez compris : plus on remonte sur le plateau, moins on a de chance d’y retrouver des dés.

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Voici comment doivent être placés les dés, selon leur valeur.

Une fois la mise en place pour cette manche terminée, le premier joueur choisit l’un des six quartiers sur lequel se trouvent des dés. Il peut alors réaliser l’action liée.

La zone supérieure vous permet tout simplement de récupérer des pièces d’or, toujours autant que de dés présents dans la zone – la valeur faciale n’a plus d’importance. Le quartier inférieur vous offre la possibilité d’acquérir des chèvres. L’or et les chèvres vous seront utiles pour acheter des bâtiments, qui vous apporteront des avantages non négligeables.

Enfin, les quatre quartiers au centre du plateau vous permettent de vendre des marchandises, en les cochant sur votre feuille de score. Chaque quartier est constitué de plusieurs échoppes, chacune d’entre elles demandant un nombre différent de marchandises, rapportant plus ou moins de points selon le nombre d’unités de marchandises demandées. Si en plus vous parvenez à remplir toutes les échoppes d’un même quartier, vous récupérerez des points supplémentaires.

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Cochez les marchandises vendues sur la gauche de votre feuille de score. Le trajet de l’intendant est visible en-haut à droite.

L’intendant entre en jeu

Mais si aucune des actions proposées ne vous intéresse, vous pouvez changer de stratégie et déplacer votre intendant sur la place du marché. Pour ce faire, vous devez également sélectionner une série de dés, mais cette fois, ce n’est pas leur nombre qui entrera en ligne de compte mais leur valeur faciale. Vous déplacerez en effet l’intendant du même nombre de cases que la valeur de l’un de ces dés. Selon l’endroit où s’arrêtera l’intendant, vous pourrez également effectuer une action, mais l’intérêt est ailleurs : selon le nombre d’arrêts que vous aurez faits, vous pouvez gagner gros. Encore faut-il vous arrêter sur la bonne case pour récupérer votre bonus.

Construire des bâtiments peut rapporter gros

Je l’évoquais plus tôt, à la fin de votre tour, vous pouvez également choisir de construire l’un des quatre bâtiments proposés. Chacun d’entre eux vous octroie un bénéfice : déplacer l’intendant de plus ou moins de cases, récupérer plus d’or, ou encore des points de victoire supplémentaires en fin de partie. À vous de faire le bon choix, à condition bien sûr d’avoir suffisamment d’or et de chèvres.

Établir sa stratégie en vingt minutes

Vous l’aurez compris, si le jeu ne paie pas de mine, les possibilités stratégiques sont nombreuses. Et le risque est évidemment de s’éparpiller et de ne remplir aucun des objectifs que l’on s’était fixés. Car les manches s’enchainent rapidement, et leur nombre ne vous permettra pas toujours d’être sur tous les fronts. Choisissez bien vos combats !

Si l’interaction parait plutôt faible à première vue, n’oubliez tout de même pas de surveiller le jeu de vos adversaires pour anticiper ses coups. Rien ne vous empêche de l’empêcher d’atteindre un objectif en lui piquant les dés sous son nez.

Et le matériel ?

On ne s’attend généralement pas à un matériel exubérant dans un roll & dice, et Corinth ne déroge pas à la règle. Neuf dés blancs, trois jaunes, un carnet de feuilles de jeux et un plateau central représentant le port. Si on aurait aimé un tout petit peu plus d’originalité (pourquoi pas des dés un peu plus travaillés ?), on apprécie le travail graphique très attrayant qui nous est proposé par Julio Cesar.

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Simple mais efficace, voici le contenu de la boite du jeu.

Conclusion

Corinth est un excellent jeu de « roll & write » qui plaira à coup sûr aux novices du genre, mais satisfera à mon avis également les joueurs plus aguerris. Les parties s’enchainent rapidement, et il vous faudra choisir sans tarder la meilleure stratégie pour espérer marquer le plus de points. Une partie dure moins d’une demi-heure, mais attention : elle en entraine bien souvent une autre, et une autre, et…

Où l’acheter ?

Corinth est proposé à une vingtaine d’euros. Comme toujours, privilégiez les boutiques spécialisées pour l’acquérir, comme Philibert par exemple.

Produit fourni par Days of Wonder pour les besoins de cet article.