Quand tous les joueurs attendent une nouvelle aventure épique du célèbre héros d’Hyrule, Nintendo nage à contre-courant et décide de sortir une réédition d’un jeu Game Boy vieux de… 27 ans ! L’idée du siècle ou le jeu de trop ? Plongez avec moi dans ce diorama vivant.
Un diorama vivant ?
C’est la meilleure façon, à mon sens, de définir l’univers graphique et la direction artistique de cette réédition de Link’s Awakening. Il faut dire que toutes les portes étaient ouvertes, quand on voit la version originale prévue pour un écran de 2,6 pouces en quatre niveaux de gris… Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le résultat est bluffant. Qu’on l’aime ou non, on ne peut y rester insensible. Les décors semblent réalisés en plastique brillant et les personnages ressemblent à des poupées à la tête aussi grosse que le corps. L’ensemble est particulièrement coloré et c’est une ambiance très enfantine qui ressort. Parfaite pour le thème du jeu, soit dit en passant, qui nous emmène dans l’univers onirique de l’île Cocolint.

Pour autant, la partie graphique n’est pas exempte de tout défaut. Quelques légers ralentissements sont en effet à signaler ça et là, et notamment lors des transitions entre deux zones du monde extérieur. En outre, le choix d’ajouter un flou sur les contours de l’écran afin d’accentuer l’effet maquette et la profondeur reste discutable et gênera certains joueurs.
Et puisqu’il s’agit d’une réédition, les mélodies ont bien évidemment toutes été réorchestrées, et ce, de la plus belle des façons, compte tenu de son ambiance cartoon. Pas de grands orchestres ici, donc, mais une bande son qui va à l’essentiel et parvient à souligner les moments forts ou drôles de l’aventure.

Le même, en mieux
Pour le reste, l’aventure est identique à celle que les plus expérimentés d’entre vous l’ont peut-être connue il y a quelques années. Le jeu n’est pas forcément très long – comptez une dizaine d’heures pour en voir le bout – mais le plaisir de replonger dans un épisode classique de cette série légendaire à un côté exceptionnel en 2020. La carte principale est divisée en une série de zones qu’il vous faudra explorer, chacune dotée d’un thème particulier. Celles-ci renferment bien souvent un donjon dans lequel vous apprendrez à vous servir d’une nouvelle arme, comme le boomerang ou le grappin, avant de terrasser le maître des lieux.

On apprécie en outre les petits ajouts bienvenus qui vous faciliteront la vie, comme la possibilité d’assigner plus d’armes aux boutons qu’à l’époque du Game Boy et de ses deux boutons.
À l’heure où l’on ne jure plus que par le réalisme des graphismes, il n’y avait que Nintendo pour oser nous proposer une refonte d’un jeu vieux de près de 30 ans. Et quelle refonte ! C’est un véritable petit monde bourré de vie qui vous tend les bras, servi par une direction artistique pour le moins inédite. L’aventure de The Legend of Zelda: Link’s Awakening conserve néanmoins un délicieux goût de nostalgie qui devrait envoûter les joueurs les plus aguerris parmi vous mais aussi ceux qui voudraient initier leurs enfant en douceur à ce qui se faisait de mieux à une époque qu’ils n’ont pas eu la chance de connaitre.
Le jeu est disponible pour 45 euros sur Amazon, ou pour 60 euros en téléchargement, sur le Nintendo eShop.